De nouvelles analyses révèlent que la collision qui a donné naissance à la Lune a entraîné un large mélange des matériaux constituant la Terre et son satellite.
THEIA. La Lune s’est formée suite à une formidable collision entre la Terre et un corps de la taille de Mars, baptisée Théia, 95 millions d’années après la formation du système solaire. Soit il y a environ 4,5 milliards d’années. Ce scénario longtemps contesté a finalement remporté l’adhésion des astronomes ces dernières années avec la découverte que l'eau de la Terre et de son satellite avait la même origine et que la composition en certains éléments comme le zinc était compatible avec cette théorie dite de l'impact géant.
Une équipe d‘astronomes, dont des membres du CNRS, dirigés par des chercheurs de l’université de Californie-Los Angeles, ont réétudié des roches lunaires récoltées lors des missions Apollo 12, 15 et 17 et une météorite lunaire. Ils ont mesuré le taux d’un isotope de l’oxygène et l’ont comparé au taux trouvé sur Terre. Dans le système solaire, chaque planète présente une signature isotopique différente, contrainte en partie par sa taille. Or les résultats, publiés dans la revue Science, indiquent une composition presque identique en oxygène 17 dans les roches lunaires et terrestres.
Une exception dans le système solaire qui confirme d’abord et une nouvelle fois que la théorie de l’impact géant est conforme et surtout que dans la collision, les matériaux terrestres et Théia se sont fortement mélangés. Ils permettent aussi d’affiner le portrait robot de Théia : un planétésimal de la taille de Mars donc qui contenait beaucoup d’oxygène 17 composant des molécules d'eau. Celle-ci était présente sous forme de glace ou piégée dans des minéraux fortement aqueux. Impossible pour le moment de trancher ni de déterminer quel pourcentage de Théia compose aujourd’hui la Lune même si on a, il y a peu de temps, repéré un soupçon de Théia dans les échantillons lunaires.
Sans l'influence stabilisatrice de la Lune qui orbite autour de notre planète, la Terre serait en effet bien différente et moins propice à l'épanouissement de l'humanité. Elle tournerait plus rapidement, les jours seraient plus courts, le climat plus marqué et changeant, estiment les scientifiques.
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